Thérèse DONU, TOGO

“Aujourd’hui encore, rares sont les femmes victimes de violences physiques et morales et de tortures qui peuvent s’adresser à la justice.”

Thérèse Donu est diplômée d’une maîtrise en droit des affaires, d’un master en droit international et comparé de l’environnement et du certificat d’aptitude à la profession d’Avocat.  Elle est aujourd’hui avocate au Barreau du Togo.  Elle a beaucoup travaillé dans la défense des droits des femmes et des personnes LGBT.  Ayant été témoin de cas d’abus et d’accusations pendant la garde à vue et la détention provisoire, Thérèse a développé une passion pour les droits de l’homme.

Le challenge

Thérèse Donu évoque les inégalités que subissent les femmes au Togo et les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle au sein du système judiciaire. Les catégories de personnes dont la situation est très alarmante face à la justice pénale sont : les travailleuses de sexe et les LGBT qui, en raison de leurs professions et orientations sexuelles, sont considérées comme étant en infraction et subissent de fortes discriminations. L’activité homosexuelle est illégale au Togo, entraînant une discrimination généralisée dans tous les domaines de la société.

Le projet : Justice Pour Tous

Le projet Justice Pour Tous a comme objectif principal de garantir l’égalité de tous les citoyens devant la justice en amenant les individus à connaître leurs droits et à les revendiquer. Cela devient possible si les individus acceptent de saisir les autorités pour dénoncer les abus dont ils sont victimes ainsi qu’en formant des acteurs de la justice et des représentants de la société civile.

Il y a plusieurs dimensions à ce projet. La première est de former l’ensemble de la population sur l’égalité des êtres humains pour que les groupes visés ne soient plus victimes de discrimination et ce, à travers des campagnes radiophoniques et des sessions de formation. Le second est de faciliter l’accès à la justice pour ces personnes, rapporter les cas d’abus et aider à la défense et à la représentation des victimes devant les instances judiciaires, en travaillant avec des volontaires pour qu’ils recueillent les cas de torture au plus tôt dans les procédures judiciaires.

Le dernier objectif est de construire des prisons pour femmes qui respectent les règles élémentaires d’hygiène adaptées à la physiologie de la femme.

Les différentes étapes sont : La sensibilisation de la population sur les droits des femmes et des personnes LGBT, l’organisation de séminaires et de formations sur l’accès à la justice, rassurer les victimes sur la protection de leurs droits à travers des cellules d’écoute, mettre en place une plateforme pour informer, former et recueillir les cas d’abus, assurer la représentation judiciaire des victimes, présenter des plaidoyers à l’issue des formations pour informer les autorités sur les réalités que subissent les victimes.