Congo-Uganda-Rwanda-Burundi-map

Depuis des siècles, la région des Grands Lacs en Afrique est le théâtre de commerce et d’échanges transfrontaliers dynamiques. Malgré les conflits et l’instabilité en République Démocratique du Congo, au Burundi et au Rwanda ces dernières décennies, nombre d’habitants de la région entretiennent des amitiés à travers les frontières nationales.

Belyse (ce n’est pas son vrai nom), une jeune mère de 6 enfants originaire de Bujumbura au Burundi, est l’une de ces personnes. La province congolaise du Sud-Kivu étant accessible par un court trajet en bus, Belyse a traversé la frontière entre le Burundi et le Congo le 14 juin, et s’est dirigée vers Bukavu pour rendre visite à un vieil ami. Elle ignorait alors qu’avant même d’arriver à la maison de son ami, elle serait victime d’une fausse accusation.

A son arrivée à Bukavu, Belyse fut approchée dans la rue par une inconnue, qui l’accusa de lui avoir extorqué de l’argent. Belyse n’avait jamais vu la femme qui l’accusait auparavant. L’inconnue se mit à pleurer et à crier, tirant sur les vêtements de Belyse et rassemblant une foule de spectateurs en colère qui se joignirent à l’inconnue pour maltraiter et en frapper Belyse.

Terrifiée et entourée par une foule hostile, Belyse demanda par sécurité à être emmenée au poste de police le plus proche. Cependant, lorsqu’elle arriva au poste de police voisin de Muhungu La Voix, au lieu de lui offrir protection après la violence qu’elle avait endurée dans la rue, la police plaça Belyse en détention. La femme inconnue qui avait incité l’attaque avait en effet affirmé aux agents que Belyse lui avait extorqué d’argent.

Belyse au bureau d’IBJ Congo avec le coordinateur du pays Charles Mupenda et l’avocat d’IBJ Dieudonné Munguwampaga Birere.

Avec comme langue maternelle le Kirundi, Belyse fut incapable de communiquer correctement avec les gardiens et les procureurs. En effet, la langue principale dans l’est du Congo est le Swahili. Détenue au poste de police, puis emprisonnée à la prison centrale de Bukavu, Belyse s’est vue retirer ses documents voyage par un agent de police – une pratique courante en RDC.

Au moment où sa situation semblait désespérée, les avocats d’IBJ purent s’engager et intervenir en son nom. Après avoir rencontré les procureurs et magistrats instructeurs, les avocats de l’IBJ furent en mesure d’obtenir que ses documents de voyage lui soient remis par la police, ainsi que sa libération, démontrant avec succès que les charges retenues contre elle étaient sans fondement. Après sa libération, elle a fut amenée au bureau d’IBJ, où elle partagea un repas et du thé avec l’équipe d’IBJ Congo. IBJ lui a ensuite fourni l’argent pour acheter un billet d’autobus pour rentrer chez elle à Bujumbura, où elle a été réunie avec ses 6 jeunes enfants.

Belyse saluée par Charles et Dieudonné à la station de bus de Bukavu

En outre, l’équipe IBJ Congo a mis Belyse en contact avec l’équipe d’IBJ au Burundi, à qui elle pourra demander de l’aide une fois de retour chez elle.

Belyse fut saisie d’une immense joie d’être libérée. Elle a exprimé ses plus sincères remerciements à IBJ non seulement pour avoir aidé à la libérer de prison, mais aussi pour s’être assuré qu’elle était en mesure de retourner en toute sécurité dans son pays et auprès de ses enfants. En tant que veuve, Belyse est leur unique parent.

Elle a appelé le bureau d’IBJ Congo dès son retour à Bujumbura, et envoyé  sa bénédiction à toute l’équipe d’IBJ.