Dans le nord du Cambodge, un garçon de 16 ans travaille quotidiennement en plein air à la recherche de ferrailles pour gagner sa vie. Parvenant tout juste à obtenir 50 dollars par mois, il est contraint à vivre au jour le jour, luttant pour nourrir sa jeune femme et son nouveau-né. Vivre dans une telle extrême pauvreté signifie que la perte ne serait-ce que d’une journée de salaire a des conséquences désastreuses sur leur situation.

Au cours du mois d’août 2021, le jeune garçon a été arrêté par la police alors qu’il était en train de ramasser des débris de ferraille. Il avait été accusé d’avoir volé une chaise en bois et un simple chariot en métal. Face à ces officiers, il a été très confus et effrayé. Il ne comprenait pas ce qui se passait et ignorait les circonstances de son arrestation. À l’encontre même de la loi, il a été interrogé seul par la police, sans avocat ni tuteur. Il n’avait dès lors aucune connaissance de ses droits. Malgré ces circonstances, il n’a cessé de clamer son innocence. Il a, cependant, admis au cours de l’interrogatoire qu’il lui arrivait parfois de consommer de la drogue. La police en a profité pour ajouter cette accusation à son dossier et pour réclamer son transfert dans un centre de désintoxication.

Le jeune garçon a passé les quatre mois suivants dans un centre de détention pour adultes surpeuplé. Très peu de temps avant son procès, le tribunal a désigné un de nos avocats pour le défendre des accusations portées à son encontre. En raison d’un manque de preuves, notre avocat est parvenu à obtenir l’acquittement et le jeune garçon a pu retrouver sa famille.

 

La détention des mineurs au Cambodge devrait être envisagée en dernier ressort seulement. Cependant, en raison de l’accès limité à l’aide juridique et de l’absence d’un système solide de justice pour mineurs, les enfants sont détenus au-delà de la limite légale dans des centres de détention pour adultes, puis sont jugés comme tels. Le système est punitif. En outre, le manque de financements dédiés aux enquêtes conduit à ce que les aveux et les déclarations des témoins soient vus comme des preuves fiables. Enfin, en raison d’une pénurie générale d’avocats, les tribunaux désignent souvent ces derniers au dernier moment, après que les droits des mineurs en cause aient été violés à plusieurs reprises.

Notre travail est essentiel pour protéger les droits des enfants et de tout individu en conflit avec la loi. Suite à un exode des donateurs au Cambodge, les violations des droits de l’homme sont montées en flèche et la criminalisation de la pauvreté s’est généralisée. Le COVID-19 a accentué les violations des droits de l’homme, avec encore plus de personnes détenues arbitrairement sans accès adéquat à la justice. Notre travail est plus essentiel que jamais.

Rejoignez-nous pour contribuer à la construction d’un système judiciaire équitable, transparent et responsable.

Et soutenez les enfants en prison : https://www.globalgiving.org/projects/juvenile-justice/

Par Laura Duchamp