Khadi OUEDRAOGO SY, BURKINA FASO

“L’égalité des genres est une utopie si vous manquez cruellement de revenus. C’est le cas de la plupart des femmes détenues puisque la majeure partie d’entre elles n’ont pas de revenus ou dépendent de leurs conjoints.”

Madame Khadi Ouedraogo Sy a obtenu une licence en Droit des affaires en 1985 et a une formation en assistance de direction. Elle est aujourd’hui directrice générale  et directrice adjointe de compagnie de travaux et recouvrement à Ouagadougou.  Ayant elle-même été victime de détention arbitraire et victime des conditions sanitaires déplorables dans la Maison de Correction de Ouagadougou, elle a entrepris une humanisation des conditions de détention en améliorant les toilettes, en fournissant une meilleure alimentation et en améliorant l’accès aux médicaments. Ces actions, associées à l’assistance juridique, sont au centre de son projet.

Le challenge/ le problème

Au Burkina Faso, le grand problème lié à la non représentation des individus devant les instances judiciaires est la pauvreté. En effet, ces derniers n’ont pas les moyens de se faire représenter.  Cette pauvreté va aussi engendrer des conditions de détention désastreuses qui mènent à une lutte continue pour se nourrir, se soigner et pour vivre voire survivre

Le projet : femmes et prisons d’Afrique 

Sy Khadi a créé son association avec laquelle elle travaille depuis plusieurs mois. Les membres de l’association se déplacent chaques semaines dans l’enceinte du tribunal pour rencontrer les juges et pour échanger sur les dossiers.

Le projet de Khadi « femmes et prisons d’Afrique » a deux volets. Le premier est de moderniser les prisons en les rendant moins insalubres et en y installant des toilettes et des douches correctes, en apportant de la nourriture, une aide médicale et en aidant à la scolarisation des enfants. Le deuxième volet lui, consiste à proposer une assistance judiciaire et à mettre en place une cellule de veille auprès du Tribunal de Grande Instance, pour éviter les incarcérations abusives. Le but ultime étant d’être un véritable relais entre l’avocat, le parquet et les détenus.  

Les différents objectifs consistent en : l’aménagement des toilettes et douches aux seins des prisons, la construction de nouvelles cellules pour augmenter la capacité d’accueil et réduire la surpopulation, proposer une assistance Conseil aux femmes qui n’ont d’avocat du fait d’un manque de ressource, créer une cellule de veille, une aide à la réinsertion, une crèche, une maternelle et ouvrir une boutique permettant aux femmes de vendre leurs productions.