H.M. Harshi Chitrangi Perera

2010 Asie JusticeMakers Lauréat, Sri Lanka

Sur Harshi Chitrangi

Grandissant au Sri Lanka, Harshi Chitrangi a vu l’impuissance  de nombreux Sri lankais souffrant au sein du système de justice pénale, ainsi que l’espoir inspiré par les défenseurs des droits de l’homme travaillant sans relâche pour remédier à cette situation. Son père, Chitral Perera, a fondé “Janasansadaya (JS) » (Forum du peuple), qui fournit des conseils pour les victimes de la torture à chaque étape de la procédure judiciaire. Elle a participé aux efforts de son père à un âge très jeune, en partie dû au fait que sa maison d’enfance était adjacent au bureau principal de JS. Fréquemment, ils ont tenu des réunions ad hoc chez elle, ce qui lui a permis  d’observer et d’apprendre des conversations ferventes entourant certains des problèmes des droits de l’homme plus pressants au Sri Lanka.

Harshi a participé aux campagnes de sensibilisation des droits dans les écoles pauvres dans le sud de Colombo et a participé aux séances de counseling auprès des victimes de la torture. Au cours de ces séances, elle a utilisé une technique appelée « Thérapie de témoignage, » qui a réuni des groupes de solidarité dans le but d’apporter la guérison à travers le partage d’expériences.

Après avoir reçu son diplôme en droit, avec une spécialisation en droits de l’homme, de l’Open University of Sri Lanka en 2008, elle a commencé à assister officiellement JS en répondant à des cas et des violations des droits de l’homme. Elle a développé une passion particulière en plaidant pour les droits des enfants et des femmes, percevant ces groupes comme certaines des personnes les plus vulnérables au Sri Lanka.

Localiser le problème

Le système pénal Sri-lankais est confrontée à un certain nombre de problèmes. Il y’a peu de droits, les détenus avant le jugement sont soumis aux mêmes conditions de prison que les condamnés. Ceci contribue à la perception de la société de toutes les personnes détenues comme des criminels ne méritant pas de bien-traitance. Cependant, plus de la moitié de la population carcérale est composé de personnes en attente de jugement. En outre, les intervenants juridiques n’ont pas une capacité suffisante pour maintenir la justice. Les magistrats, les procureurs et les forces de l’ordre ne sont nominalement pas responsables et la surveillance fait défaut…  Les avocats de la défense sont mal formés, et lorsqu’ils font du bénévolat en représentant les détenus avant le procès, ils ont tendance à être dans un souci d’expérience. Cela met souvent en péril le droit à un procès équitable de la défenderesse. Enfin, les détenus viennent de divers segments économiquement déprimées et marginalisés de la société, ce qui entraîne un faible taux d’alphabétisation de la population carcérale et un manque d’éducation aux droits juridiques suffisantes.

Innovation

Harshi utilise sa bourse de JusticeMakers pour construire un vaste réseau de ressources juridiques pour atténuer les problèmes rencontrés par les femmes dans le système pénal Sri-lankais. Les bénéficiaires directs du projet seront détenus avant le procès dans la pupille de la Prison de Welikada à Colombo. Harshi effectuera des séances éducatives pour informer les prisonniers de leurs protections légales. Elle sera également fournir une assistance juridique directe, collecter des documentations pour leurs dossiers et préparer les mémoires de redressement provisoire. Enfin, elle coordonnera et publiera une étude à long terme portant sur les conditions défavorables que les femmes endurent lorsqu’elles languissent en détention provisoire, en utilisant les informations recueillies pendant les séances de counseling, mais aussi des statistiques recueillies dans les enquêtes à l’échelle de la prison. Elle espère faire la lumière sur les questions de genre au sein du système de justice pénale et de donner l’impulsion nécessaire pour la réforme des prisons.