Justine Mwanaisha Saidi
2011 JusticeMakers Fellow, République Démocratique du Congo
Grandissant dans une famille qui a tenu peu de considération pour les femmes et les filles, Justine Mwanaisha Saidi eut une enfance pleine d’injustice et de manque de liberté d’expression. Son environnement plus large, la République Démocratique du Congo, a également une histoire de violations des droits de l’homme, de guerre et de violence. Ses antécédents personnels ont stimulé sa passion pour la justice et l’égalité des sexes, ce qui l’a amené à poursuivre ses études en droit.
Depuis l’obtention de sa maîtrise en droit privé et judiciaire, Justine Mwanaisha Saidi s’est impliquée dans de nombreuses organisations qui travaillent et aident les femmes dans leur lutte pour la liberté et l’égalité. Ceux-ci incluent l’Association liberté des femmes dans le Maniema (donne) où elle a été conseillère juridique et l’Organisation des femmes pour formation et Development Organization (WEDO) où elle a fourni des conseils juridiques. Elle a également été conseillère juridique et formatrice pour les jeunes de l’Association ami(s) du père Tony (ASAPT) où elle travaille encore actuellement. Elle a fait ses études sur les droits Humains et le système juridique en général.
Elle a également suivi plusieurs cours et participé à des sessions de formation tout au long des années ce qui lui a permis d’augmenter ses connaissances sur plusieurs questions. Elle a participé à des séminaires sur la « lutte contre la torture et des traitements inhumains », sur le « Rôle de défenseur dans la lutte contre les violences sexuelles », sur « Le rôle de l’avocat dans la construction d’un état de droit en RD Congo » et pour « Lutter contre le programme de la disparition et de torture ».
Comme avocate, elle a été sélectionnée par ses supérieurs pour représenter l’organisation dans diverses réunions internationales et locales. Elle espère continuer de consacrer sa vie à défendre et à protéger les droits des personnes vulnérables tout en les aidant à comprendre les principes juridiques du droit pénal international et local.
Le problème
La République Démocratique du Congo a une longue histoire des exactions qui continue de s’efforcer aujourd’hui au milieu des conflits armés. Selon plusieurs rapports de recherche par des organisations comme les Nations Unies, avocats sans frontières et Human Rights Watch, le système de justice pénale dans la République Démocratique du Congo a été d’une grande préoccupation, en particulier la ville de Bukavu. Cette ville est connue pour avoir un taux de criminalité particulièrement élevé. En effet, les magistrats, les juges, les policiers, les procureurs et les responsables de la prison qui agissent comme agents de la justice pénale sont mal formés, peu motivés et profondément corrompu. Les prisons sont dans de mauvaises conditions et les droits des prisonniers, telle que la nourriture et les visites, sont rarement respectés. En outre, la torture et autres violations de la dignité sont fréquemment utilisées. Sans surprise, les gens qui sont les plus touchés sont les jeunes démunis et vulnérables, car ils sont souvent obligés de s’impliquer dans des abus de drogue, l’alcoolisme, la criminalité, les groupes armés. Environ 76 % des personnes accusées de Bukavu sont mineurs et 70 % d’entre eux n’ont pas accès à une représentation juridique compétente. Les jeunes se voient retarder ou refuser le droit à un procès juste pour plusieurs raisons. Les principales raisons sont parce qu’ils sont soit pauvre ou tout simplement car ils ne peuvent pas se permettre les services coûteux d’un avocat. Aussi, beaucoup de ces jeunes ignorent leurs droits légaux et les procédures de la justice pénale. En outre, des questions sérieuses ont introduit des défis à la revendication de droits. Par exemple, le nombre limité d’avocats, l’absence de connaissance du système de justice pénale par la communauté, mais aussi la longue histoire qu’a la République Démocratique du Congo quant à son système judiciaire faible et injuste.
L’Innovation
Le plan de Justine pour l’utilisation de sa bourse de $ 5 000 accordé par JusticeMakers est de fournir une représentation juridique gratuite aux détenus, en particulier les jeunes, dans la ville de Bukavu. Elle répondu ici au vaste problème du déni ou du large délai d’accès à une représentation juridique compétente pour les personnes marginalisées et vulnérables. Elle a l’intention pour ce faire, premièrement, de rencontrer les jeunes et d’entendre leurs expériences avec le système juridique. Ensuite, elle souhaite élaborer et rédiger des actes judiciaires qui seront présentés aux autorités administratives et judiciaires. Afin de réduire le nombre de jeunes qui se voient refuser et retarder leur accès à une représentation juridique, elle projette de les éduquer sur leurs droits légaux. Deuxièmement, elle souhaite collaborer et sensibiliser les juges, les policiers, les procureurs et responsabilisé les fonctionnaires de la prison en tant qu’agents de la justice pénale et sur les procédures judiciaires. Cela est important pour le processus. Enfin, la diffusion de l’information sur les droits et la représentation légale de la jeunesse sera exécutée.